Faire un « Boza », cela veut dire, passer en Europe, et c’est le rêve du jeune Ulrich Cabrel qui, à l’âge de 15 ans, décide de quitter son bidonville au Cameroun, dans la région de Douala. On est en juillet 2016. Ulrich va parcourir quelque neuf mille kilomètres avant de découvrir la Bretagne. Le voyage est long et semé d’embûches. Abandonné par un passeur aux portes du Niger, il affronte ghettos et déserts, rejoint des jeunes déshérités au Maroc qui vont l’aider à franchir ce fameux « monstre à trois têtes », le nom qu’ils ont donné aux barrières qui séparent l’Afrique de l’Europe.
Un regard inédit sur les réalités migratoires
Puis, en octobre 2017, il est accueilli à Saint-Brieuc, par Etienne Longueville, fonctionnaire, âgé de 32 ans, qui intervient bénévolement dans une association accueillant les jeunes réfugiés. L’homme est séduit par la force du jeune garçon et décide avec lui, d’écrire un livre, sous une forme romancée, pour retracer l’aventure d’Ulrich. Tous deux nous offrent « un regard inédit sur les réalités migratoires. La verve des personnages et l’humour du narrateur contrastent avec les enfers qu’ils traversent, offrant à ce roman d’aventures une tonalité et un rythme captivants. »
« J’ai des frissons quand je regarde ce livre, confie Ulrich au micro de France Bleu Armorique. Il y a tout dedans, vraiment c’est le plus grand projet de ma vie. » Ulrich est aujourd’hui lycéen en terminale scientifique à Saint-Brieuc. Toujours sans papier, il espère obtenir son titre de séjour, « sans cela, c’est retour à la case départ ».
Boza, février 2020
de Ulrich Cabrel et Etienne Longueville
Prix : 19,50 €
édition Philippe Rey