Les milieux associatifs bruxellois de l’alphabétisation des migrants sont-ils réellement antiracistes ? Au sein de ces milieux a priori protégés contre le racisme, on retrouve pourtant ce que l’on nomme le « sudalisme », une disposition inconsciente à disqualifier spontanément tous savoirs et réalités issues du monde extra-occidental. Le temps d’une soirée, Jérémie Piolat nous présentera ce concept.
A partir de l’ethnographie Jérémie Piolat, anthropologue, docteur en Sciences Politiques et Sociales, en vient à questionner le décalage entre les réalités complexes des femmes migrantes – majoritairement musulmanes – fréquentant les associations d’alphabétisation et certains discours associatifs sur ces femmes, réduisant souvent ces dernières à leur déscolarisation, à leur manque de culture et à leur soumission présupposée au patriarcat structurel de leur milieu d’origine. Piolat questionne la généalogie de ce discours disqualifiant et l’identifie comme relevant de ce qu’il nomme le « sudalisme », soit une disposition inconsciente à disqualifier spontanément tous savoirs et réalités issues du monde extra-occidental. Le sudalisme apparaît alors non comme une forme de racisme parmi d’autres, mais comme le programme d’argumentation et de justification du racisme sous ses différentes formes, discursive, décomplexée ou complexée, et structurelle.
Date : le 10 novembre 2020
Horaire : 18h30 – 20h30
Lieu : En ligne uniquement sur notre page Facebook
Infos et contact : 02/896.95.00