En Belgique aussi, la crise entre le Hamas et Israël a de lourdes conséquences. Nous le constatons tous les jours avec les Palestiniens que nous rencontrons. Leur détresse est grande. Nous appelons les autorités belges à prendre des mesures urgentes pour les protéger.
Plusieurs associations reviennent sur le cas d’un demandeur d’asile, M. Marouf qui a obtenu un brevet d’infirmier hospitalier mais ne peut pas entrer en fonction car la Région wallonne refuse de lui accorder le permis de séjour. La raison? La fonction d’infirmier n’est pas reprise parmi la liste des métiers en pénurie du Gouvernement wallon.
L’image de l’américain George Floyd mort après de longues minutes d’agonie, le cou compressé sous le genou d’un policier, a fait le tour des médias et des réseaux sociaux de la planète. Dramatique fait divers survenu de l’autre côté de l’Atlantique, preuve accablante de la répression d’une police violente et raciste, ces images ont choqué l’opinion publique mondiale. Mais que se cache-t-il dans notre pays derrière le voile d’émotion qui a enveloppé ce décès devenu symbole ?
Vivre sans-papiers, c’est être exclu de la plupart des droits. C’est vivre dans une situation de précarité sociale constante. C’est devoir accepter n’importe quelles conditions de travail pour n’importe quel salaire. C’est mettre sa vie entre parenthèses, sans pouvoir se poser, se projeter, faire partie de la société. C’est vivre sans vivre, être là sans être là. C’est vivre dans la crainte de croiser la police, même quand on n’a commis aucune infraction, et même quand on est soi-même victime d’abus. C’est faire l’objet d’une violence inouïe. Or, on ne construit pas une société juste sur base de violence, d’exclusion et de précarité. Une vision radicalement différente des migrations, fondée sur l’égalité et les droits, est dès lors indispensable.
Dans cette crise sanitaire sans précédent, le Kern a décidé de nouvelles mesures socioéconomiques dont une a retenu davantage notre attention : l’accès des Demandeurs d’asile au marché du travail, à condition que ceux-ci aient bien introduit leur demande auprès du CGRA (Commissariat général aux Réfugiés et aux Apatrides).
Comme il est commode de parler à tout-va de crise de l’immigration. Il serait pourtant plus opportun, réaliste et courageux de parler de crise de l’accueil. Mais cela nous obligerait à endosser une responsabilité qui nous forcerait, nous, européens, à dégager des moyens et mener une politique bien qu’humaine, potentiellement impopulaire et à contre-courant des sombres avancées populistes.
Aujourd’hui encore, ils sont des centaines à tenter de survivre dans des centres fermés, la boule au ventre, avec cette angoisse d’entendre en permanence la radio débiter des conseils de prudence, de distanciation sociale, de mesures sanitaires pour préserver chacun du coronavirus. Mais eux, ils savent que ces messages ne leur sont pas destinés. Pour eux, la distanciation sociale se transforme en promiscuité sociale. C’est à la roulette russe qu’on joue avec leur vie.